Privauté, gouvernement et souveraineté by François Foronda

Privauté, gouvernement et souveraineté by François Foronda

Auteur:François Foronda [Foronda François]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Castille, amistad gubernamental, Moyen Âge, Castilla, Edad Media, amitié gouvernementale, privanza, privauté, régimen político, régime politique, soberanía, souveraineté, privado
Éditeur: Casa de Velázquez
Publié: 2020-02-17T09:37:49+00:00


L’originalité du réaménagement pétriste, voire toute son ambition, réside peut-être davantage dans la place qu’il paraît d’ailleurs accorder à ces espaces plus strictement gouvernementaux. Ainsi, entre la porte monumentale du nouvel appartement royal et le nouvel accès à l’alcazar (plan 2, nos 8 et 1), dans cette zone formée par le Patio de la Montería (3), le Cuarto de la Montería (9) et la Puerta de la Montería (2) ainsi que le Cuarto de los Cuatro Palacios (10), la fonction de résidence ne semble pas avoir été prévue. L’inachèvement du projet (Cuarto de la Montería) et le manque d’information disponible ne permettent pas vraiment de connaître la fonction attribuée à chacun de ces espaces (remploi du Cuarto de los Cuatro Palacios). Remarquons cependant que l’accès à cette zone se fait par la porte de la Montería (2), transformée en porche monumental dans le cadre du réaménagement, sous lequel la tradition rapporte l’installation du trône royal lors de la tenue des audiences publiques de Pierre Ier402, a priori chaque lundi et chaque vendredi depuis 1351403. Cette localisation de la fonction judiciaire aux portes du palais, qui n’est pas sans rappeler certains antécédents musulmans404, a-t-elle commandé une spécialisation en conséquence des espaces situés entre cette porte et le nouvel appartement royal ? Le réaménagement amorcé en 1356 prévoyait-il d’y fixer une part de la machinerie administrative de la monarchie castillane (dans le Cuarto de los Cuatro Palacios ?), en particulier ce tribunal de l’Audience dont les signes d’activité augmentent encore sous le règne de Pierre Ier405 ? S’agissait-il avec cette installation de convertir l’alcazar de Séville en un palais d’État406 ? C’est-à-dire d’en faire le siège de la monarchie castillane, selon une logique alors déjà bien perceptible aux palais de Westminster, à Londres, et de la Cité, à Paris407. La réunion des Cortes à Séville en 1362 pour y régler la succession royale fut-elle l’occasion d’inaugurer dans cette fonction un alcazar encore en travaux408 ? Faut-il dès lors considérer Séville comme une sorte de chapitre oublié de l’introuvable capitalité castillane à la fin du Moyen ge409 ? Séville, sedes regia et caput regni ? Il y aurait là une manière d’expliquer d’un trait tant l’ampleur du réaménagement pétriste que la difficulté trastamare à réinvestir par la suite l’alcazar et Séville, et sans doute aussi de l’effort ayalien pour fixer là sa frontière politico-narrative.

Mais revenons à la fonction judiciaire sise sous la porte de la Montería (2), dont nous avons dit qu’elle commandait probablement un espace d’administration, de gouvernement et de représentation (plan 2, Cuarto de la Montería [9] et Cuarto de los Cuatro Palacios [10]), mis en relation par le Patio de la Montería (3) avec l’ample espace de représentation et de résidence formé par le nouvel appartement royal (8) et l’ancien dispositif (4, 5 et 7) autour du Patio del Crucero (6). Car, tel un fil d’Ariane, elle peut nous permettre de retrouver dans ce majorat idéologique, qui paraît s’attacher au trône castillan depuis le xiiie siècle, en constante augmentation et



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